La relocalisation a un sens pour moi car elle s’inscrit complètement dans l’agriculture durable à 3 niveaux :
Sur le plan économique, d’abord : cela permet de diminuer les coûts de transport de matières, de développer des ateliers annexes (points de vente collectifs…), de maintenir des abattoirs plus petits mais aussi de valoriser les produits agricoles (moins d’intermédiaires) ou encore d'améliorer les salaires et les revenus des paysans.
Sur le plan social, ensuite : la relocalisation permet de maintenir des exploitations sur de petites structures et de petits hameaux. On est 3 à travailler sur 50 ha. Ça recrée du lien avec les consommateurs et permet de trouver localement des paysans producteurs ; sans parler de l’achat de céréales locales (même si nous sommes encore dépendants de certains aliments importés) qui devient à nouveau possible. On essaie d’acheter local. C’est très valorisant pour le métier car on devient un véritable acteur économique : on crée de l’emploi, on multiplie les contacts. Nous sommes acteurs de notre métier du début à la fin.
Sur le plan environnemental, enfin : cela génère moins de transport et donc de pollution. De plus, la relocalisation permet de garder des espaces ouverts (et ainsi d’éviter les grands espaces en monoculture) et de diversifier les pâturages.
[…] Il faut soutenir toutes les initiatives de valorisation des produits (AMAP, restauration collective, points de vente) et renégocier avec les filières longues pour que celle-ci se fasse sur place, sur les territoires. Il faudrait que la politique se recentre sur ce point pour valoriser les productions agricoles locales.
Propos recueillis lors des Journées Gestion, Novembre 2010.